Lyna Johnes nous parle de son projet qui met en lumière celles et ceux qui prennent soin de nous et que l’on sait essentiels à nos vies. L’ISJ a financé l’impression grand format des photos de Lyna Johnes.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours et votre rôle au sein du CHU de Toulouse ?
L.J. : Je suis rentrée en octobre 2015 au CHU, en tant que secrétaire médicale. En dialyse, où j’exerce depuis cinq ans, c’est très particulier puisqu’on a en moyenne 150 patients. Le nombre peu important de patients à l’année permet une proximité et une ambiance presque familiale au sein de ce service car ils viennent deux à six fois par semaine. On va donc plus mettre l’accent sur la décoration à Noël par exemple en habillant les murs.
Quand vous avez lancé ce projet « De l’ombre à la lumière », quel était votre objectif ?
L.J. : En 2019 j’ai décidé d’amener un projet pour faire des photos de mon service dans le pôle Urologie, Néphrologie, Dialyse. Le but était de mettre en avant les personnels du CHU que l’on ne voit pas forcément lorsqu’on est hospitalisé. Les aides-soignants, les infirmiers, mais aussi les agents de nettoyage, les cuisiniers, tout ceux qui sont rattachés à chaque service. On nous amène à manger mais on ne sait pas qui le fait. On ne voit pas toujours les personnels de nuit qui viennent prendre soin de nous quand on dort. J’ai donc présenté le projet à mon chef de pôle le Professeur Nassim Kamar, qui a trouvé l’idée très intéressante. Puis il y a eu l’appel à projet de l’ISJ. Et j’ai été retenue. Ensuite, la deuxième grosse partie du projet, à terme, serait d’organiser une collecte au profit des enfants hospitalisés et de leur famille.
Avec quels services avez-vous travaillé pour ce projet ?
L.J. : Je me suis rendue en Hémodialyse à Larrey. Je suis aussi allée en Dialyse Aigüe et en Réanimation Néphrologique à Rangueil. Aujourd’hui je vais dans le service des moyens brûlés et de néphrologie, à Rangueil.
"Le noir et blanc fait ressortir énormément de choses. On est habitués à voir la vie en couleur. Le noir et blanc permet de mieux apprécier les émotions et porte un
autre regard."
Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez travaillé avec les équipes pour réaliser le projet et quels ressentis avez-vous pu avoir ?
L.J. : Je commence par contacter la cadre de chaque service pour présenter mon idée. Puis je rencontre les équipes, pour comprendre leur activité et leur environnement de travail avant de me lancer dans la réalisation des photos. Je leur explique mon travail (photographie des professionnels « en action »). Comme les équipes tournent, il est parfois plus simple de leur expliquer le projet photo au moment de les prendre. On sort d’une période un peu compliquée, mais les soignants portent toujours le masque, et les yeux transmettent énormément, on voit beaucoup d’émotions. Le fait de prendre des photos ça détend le service.
Pourriez-vous nous expliquer ce à quoi va vous servir le financement que vous avez reçu de l’Institut Saint-Jacques dans le cadre de cet appel à projet ?
L.J. : L’Institut Saint-Jacques me permet de financer l’impression des photos sur un support bien spécifique, respectant les normes pour l’hôpital. Ces impressions seront affichées dans les services concernés. La base du projet c’est d’habiller les murs des hôpitaux qui sont blancs et tenter de créer un environnement un peu plus rassurant pour les familles. L’ISJ accorde non seulement ce financement mais offre également une certaine visibilité au projet.
Comment ont réagi les équipes lorsque vous leur avez partagé votre travail ?
L.J. : Les photos ne sont pas encore imprimées mais les équipes sont déjà contentes quand elles voient les retours des photos. Certains m’ont soumis l’idée de proposer aux personnels des services de donner ce qu’ils veulent pour récupérer leur photo, pour ensuite reverser les fonds récoltés à l’ISJ par exemple. On nous donne mais on donne aussi. Cette idée a été soutenue par plusieurs personnes donc pourquoi pas !
"Je me rends majoritairement dans les services les après-midi et débuts de soirée, parce-que ça n’est pas du tout la même ambiance. La nuit c’est très feutré, très calme, il y a une sorte de voile qui se pose."
Avez-vous un dernier petit mot à ajouter pour clôturer ce moment d’échanges ?
L.J. : Je voulais dire merci à l’ISJ et à tous ceux qui ont participé aux dons pour l’ISJ, car sans eux le projet n’aurait peut-être pas vu le jour.
Et si vous aviez un mot pour décrire votre projet ?
L.J. : La vie. Tout simplement
L’Institut Saint-Jacques a financé ce projet grâce à la cagnotte du Stade Toulousain, lancée en faveur des équipes du CHU de Toulouse, et aux nombreux donateurs qui l’ont alimentée.
L’Institut Saint-Jacques soutient de nombreuses initiatives qui, sans les particuliers, associations, entreprises et fondations, ne pourraient pas voir le jour.
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Cet article a été rédigé par Camille Peyrefiche, stagiaire à la Direction Générale du CHU de Toulouse et bénévole pour l’Institut Saint-Jacques (septembre – décembre 2021)